A/HRC/49/58
I. Introduction
1.
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des
conflits armés soumet le présent rapport, qui couvre la période allant de décembre 2020 à
décembre 2021, en application de la résolution 74/133, dans laquelle l’Assemblée générale
l’a priée de rendre compte au Conseil des droits de l’homme des activités entreprises en
application de son mandat, notamment des progrès réalisés et les obstacles restant à
surmonter dans le cadre de l’action menée en faveur des enfants touchés par un conflit armé.
Elle donne aussi des précisions sur les activités qu’elle a menées en application de la
résolution 72/245, dans laquelle l’Assemblée générale l’a priée de renforcer sa coopération
avec les États, les organes et organismes des Nations Unies et les organisations régionales et
sous-régionales, et d’accroître les activités de sensibilisation du public, notamment par la
collecte, l’évaluation et la diffusion des meilleures pratiques et des enseignements tirés de
l’expérience. À l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la création du mandat relatif
à la question des enfants et des conflits armés, la Représentante spéciale donne également
des précisions sur les sujets qui devraient avoir une incidence sur le mandat dans les années
à venir et des détails sur les domaines d’activité qui devront être privilégiés pour renforcer la
protection des enfants touchés par un conflit.
II. Action visant à faire cesser et à prévenir les violations graves
des droits de l’enfant : progrès accomplis et difficultés
rencontrées
A.
Action visant à faire cesser et à prévenir les violations graves des droits
de l’enfant : progrès accomplis
2.
La protection des enfants vivant dans des zones de conflit a posé des difficultés sans
précédent en 2021. Les neuf premiers mois de l’année ont été marqués par la persistance d’un
nombre élevé de violations graves des droits de l’enfant. Les meurtres ou les atteintes à
l’intégrité physique d’enfants ont continué d’être les violations établies les plus fréquentes,
suivies par l’enrôlement et l’utilisation d’enfants et par le refus de l’accès humanitaire. Le
nombre d’enlèvements d’enfants a continué d’augmenter, et les cas établis ont été
particulièrement nombreux en Somalie, en République démocratique du Congo et dans le
bassin du lac Tchad. Encore accentuées par les situations d’urgence en matière politique et
climatique et sur le plan de la sécurité, les vagues successives de la pandémie de maladie à
coronavirus (COVID-19) ont continué d’accroître la vulnérabilité des enfants et de poser
problème pour ce qui est de la surveillance et de la vérification des violations graves des
droits de l’enfant, ainsi qu’en ce qui concerne la collaboration avec des parties en conflit. La
titulaire du mandat a néanmoins contribué à élaborer et à renforcer des politiques et des
systèmes, y compris dans le domaine de la justice nationale, en vue de protéger les enfants,
que ce soit au moyen de plans d’action et d’activités de mobilisation et de sensibilisation ou
d’un appui technique à des parties en conflit.
3.
La prise de contrôle de Kaboul par les Taliban à partir d’août 2021 et la désintégration
de fait de l’ancien Gouvernement de la République islamique d’Afghanistan, ainsi que des
Forces nationales de défense et de sécurité afghanes, ont compromis les politiques et les
procédures relatives à la protection de l’enfance mises en place par le Gouvernement
précédent, ainsi que les avancées législatives réalisées en la matière. Au moment de
l’établissement du présent rapport, l’ONU continuait de surveiller les violations graves des
droits de l’enfant, mais les problèmes posés par la vérification des cas de violation étaient
nombreux, et il était notamment difficile pour les agents chargés de la surveillance de la
protection de l’enfance, en particulier le personnel afghan et le personnel féminin, de
procéder à des vérifications en toute sécurité.
4.
Avant les faits en question, de janvier à juin 2021, le Ministère de l’intérieur avait
empêché l’enrôlement d’au moins 98 enfants dans la Police nationale afghane. En juin 2021,
dans le cadre du plan d’action de 2011 visant à faire cesser et à prévenir l’enrôlement et
l’utilisation d’enfants par la Police nationale afghane, y compris la Police locale afghane,
2
GE.22-00022