S/RES/2387 (2017)
prendre par la force le contrôle de territoires et de ressources et de déstabiliser le
pays, ainsi que du manque de moyens des forces de sécurité nationales et de la
persistance des causes profondes du conflit,
Condamnant avec la plus grande fermeté les incitations à la haine ethnique et
religieuse et à la violence et les multiples violations du droit international
humanitaire ainsi que les violations généralisées des droits de l’homme et les
atteintes à ces droits, y compris les violences sexuelles et les violences à l’égard des
femmes, commises notamment par des éléments de l’ex-Séléka, des éléments
antibalaka et d’autres milices, ainsi que le ciblage de civils de certaines
communautés,
Rappelant le rapport présenté par la Commission d’enquête internationale
créée en application de la résolution 2127 (2013) (S/2014/928), notant avec
préoccupation son constat selon lequel les principales parties au conflit, notamment
les ex-Séléka, les antibalaka et des éléments des forces armées centrafricaines qui
ont collaboré avec des groupes armés, ont commis depuis le 1 er janvier 2013 des
violations du droit international humanitaire et des atteintes aux droits de l’homme
pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, en
particulier le nettoyage ethnique auquel se sont livrés des éléments des milices
antibalaka,
Condamnant dans les termes les plus vifs toutes les attaques, provocations et
incitations à la violence visant les contingents de la Mission multidimensionnelle
intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine
(MINUSCA) et d’autres forces internationales, commises notamment par des
groupes armés, rendant hommage aux membres du personnel de la MINUSCA qui
ont sacrifié leur vie au service de la paix, soulignant que les attaques visant les
forces de maintien de la paix peuvent constituer des crimes de guerre, rappelant à
toutes les parties leurs obligations au regard du droit international humanitaire et
demandant instamment aux autorités centrafricaines de prendre toutes les mesures
possibles pour garantir que les auteurs de ces actes seront arrêtés et traduits en
justice,
Se félicitant à cet égard de l’action menée par la MINUSCA pour protéger les
civils et lutter contre les groupes armés, notamment du succès de l’opération
« Bekpa » à Bambari en février et mars 2017, de l’opération « Maraze » à
Bangassou en août 2017 et de l’opération « Damakongo » à Bocaranga en octobre
2017,
Soulignant qu’il est urgent et impératif de mettre fin à l’impunité en
République centrafricaine et de traduire en justice les auteurs de violations du droit
international humanitaire et des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits, se
félicitant à cet égard de l’opérationnalisation progressive de la Cour pénale spéciale
et insistant sur la nécessité de renforcer les autres mécanismes nationaux
d’établissement des responsabilités, et d’apporter un appui accru aux travaux de
l’Experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en République
centrafricaine,
Réaffirmant qu’il incombe au premier chef aux autorités nationales de créer les
conditions nécessaires pour procéder à des enquêtes, engager des po ursuites et
rendre des jugements avec efficacité et en toute indépendance, et soulignant que le
Gouvernement de la République centrafricaine doit renforcer l’état de préparation
de ses institutions à cette fin,
Se félicitant des mesures prises par le Gouvernement de la République
centrafricaine pour mettre en place des mécanismes de justice transitionnelle afin
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