E/C.12/GC/26 Nations Unies Conseil économique et social Distr. générale 24 janvier 2023 Français Original : anglais Comité des droits économiques, sociaux et culturels Observation générale no 26 (2022) sur la terre et les droits économiques, sociaux et culturels* I. Introduction 1. La terre joue un rôle de premier plan dans la réalisation d’un ensemble de droits énoncés dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Garantir que les particuliers et les communautés aient accès à la terre et puissent l’utiliser et la contrôler, le tout dans des conditions sûres et équitables, peut être essentiel à l’élimination de la faim et de la pauvreté et à la concrétisation du droit à un niveau de vie suffisant. L’utilisation durable des terres est fondamentale pour garantir le droit à un environnement propre, sain et durable et promouvoir le droit au développement, entre autres droits. Dans de nombreuses régions du monde, la terre n’est pas uniquement une ressource qui permet de produire des aliments, de générer des revenus et de construire des logements, elle sert aussi de base à diverses pratiques sociales, culturelles et religieuses et à l’exercice du droit de participer à la vie culturelle. Parallèlement, les régimes fonciers sûrs, en ce qu’ils permettent de garantir les moyens de subsistance et de prévenir et de régler les litiges, sont importants pour protéger l’accès des populations à la terre. 2. Cependant, les modalités actuelles d’utilisation et d’administration des terres ne sont pas propices à la réalisation des droits consacrés par le Pacte. Les principaux facteurs d’explication sont les suivants : a) La concurrence pour l’accès à la terre et le contrôle de celle-ci s’est accrue, et la forte demande foncière et l’urbanisation rapide, qui sont des tendances à long terme dans la plupart des régions du monde, ont eu de sérieuses conséquences sur les droits de nombreuses personnes, en particulier des paysans, des populations rurales, des éleveurs, des pêcheurs et des peuples autochtones, ainsi que des personnes pauvres vivant en zone urbaine ; b) Dans les villes, la financiarisation du marché du logement a introduit une concurrence entre différents groupes pour l’accès à la terre et le contrôle de celle-ci et a alimenté la spéculation et l’inflation, portant ainsi atteinte aux droits des personnes laissées pour compte à un niveau de vie suffisant et à un logement convenable ; c) Dans les zones rurales, la concurrence pour les terres arables, qui résulte de la croissance démographique, de l’urbanisation, des grands projets de développement et du tourisme, a des répercussions considérables sur les moyens de subsistance et les droits des populations rurales ; d) Conséquence de la surexploitation, de la mauvaise gestion et des pratiques agricoles non durables, la dégradation des terres engendre une insécurité alimentaire et provoque la dégradation de l’eau, en plus d’être directement liée aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement, venant ainsi accroître le risque de * Adoptée par le Comité à sa soixante-douzième session (26 septembre-14 octobre 2022). GE.23-00043 (F) 170523 190523

Sélectionner le paragraphe cible3