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exhaustive de toutes les violations commises sur la personne d ’enfants, mais
indiquent des tendances vérifiées par l’ONU en ce qui concerne les violations graves
commises sur la personne d’enfants, l’accès des observateurs restant difficile. Le
rapport présente les tendances et constantes en matière de violations, et évoque
également le dialogue avec les parties responsables de violations qui pourrait susciter
un changement dans le comportement de celles-ci, notamment au regard de la
promotion de l’application du principe de responsabilité et du respect des dispositions
relatives à la protection de l’enfance dans les processus de paix. Il y est souligné que
les attaques ou les menaces d’attaques contre des dirigeants locaux, des responsables
de la société civile, des défenseurs des droits humains et des observateurs des
violations commises sur la personne d’enfants sont une source de préoccupation et
mettent à rude épreuve les moyens de surveillance.
3.
Conformément à la résolution 1612 (2005) du Conseil de sécurité, ma
représentante spéciale pour la question des enfants et des conflits armés a adopté une
démarche pragmatique afin de promouvoir la protection la plus large et la plus
efficace possible pour les enfants. Toutefois, le fait qu’une situation soit mentionnée
dans le présent rapport ne vaut pas qualification juridique, et les références faites à
telle ou telle partie non étatique ne préjugent pas de son statut juridique. Ainsi, sont
décrites dans le présent rapport des situations concernant des cas flagrants de
violation des règles et normes internationales jugés d’une gravité telle qu’ils méritent
que la communauté internationale s’en inquiète, étant données leurs répercussions sur
les enfants. Ma représentante spéciale porte ces situations à l’attention des
gouvernements, qui sont les premiers responsables de la protection des enfants, afin
de les encourager à prendre des mesures correctives. Lorsque les mesures prises par
les parties recensées dans la liste ont eu un effet positif sur les enfants ou lorsque des
agissements sont préoccupants, ces faits sont mis en évidence. Compte tenu de
l’accent mis sur la collaboration avec les parties, une distinction est faite, dans les
annexes, entre les parties énumérées dans la liste qui ont adopté des mesures pour
améliorer la protection des enfants au cours de la période considérée et celles qui ne
l’ont pas fait.
II. Le sort des enfants en temps de conflit armé
A.
Aperçu des tendances et des constantes
4.
En 2022, les enfants ont continué à être touchés de manière disproportionnée
par les conflits armés, et le nombre confirmé d’enfants touchés par des violations
graves a augmenté par rapport à 2021. L’ONU a confirmé [27 180] violations graves,
dont [24 300] commises en 2022 et [2 880] commises antérieurement mais vérifiées
en 2022. Les violations ont touché [18 890] enfants ([13 469] garçons, ([4 638] filles,
[783] de sexe inconnu) dans 24 situations et dans le cadre d’un dispositif de
surveillance régional. Les violations les plus nombreuses ont été les meurtres [2 985]
et les atteintes à l’intégrité physique [5 655] de 8 631 enfants, suivis des cas de
recrutement et d’utilisation d’enfants [7 622] et des cas d’enlèvement [3 985]. Des
enfants ont été placés en détention pour association réelle ou supposée avec des
groupes armés [2 496], y compris des groupes désignés comme terroristes par l ’ONU,
ou pour des raisons de sécurité nationale.
5.
Ma représentante spéciale et l’ONU ont progressé dans la collaboration avec les
parties en faveur de la protection des enfants au Burkina Faso, en Colombie, en Iraq,
en Israël et dans l’État de Palestine, en République centrafricaine, en République
démocratique du Congo, au Nigéria, en Syrie et au Yémen. Le dialogue établi avec
les parties à des conflits a abouti à des changements positifs pour les enfants. Plus de
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