CEDAW/C/GC/36 filles 3. Les femmes et les filles sont davantage discriminées au cours du processus de scolarisation en termes d’accès à l’éducation, de poursuite et d’achèvement des études, de traitement, d’apprentissage, ainsi que dans les choix de carrière, ce qui les désavantage par-delà leur scolarité et en dehors de l’environnement scolaire. 3. La nécessité d’assurer à tous une éducation inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie est une priorité inscrite dans l’objectif 4 du programme de développement durable figurant dans la résolution 70/1 de l’Assemblée générale adoptée en vue de changer le monde d’ici à 2030. Les deux cibles jugées cruciales à atteindre en matière d’éducation sont de faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d ’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité qui puisse les doter d’acquis véritablement utiles (objectif 4.1) et d’éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle (objectif 4.5). Le Cadre d’action Éducation 2030, approuvé le 4 novembre 2015 par la Conférence générale de l’UNESCO et examiné par les spécialistes de l’éducation du monde entier pour accompagner les objectifs de développement durable, consacre l’idée que « l’égalité des sexes est inséparable du droit à l’éducation pour tous » et que, pour que cela devienne réalité, il faut « adopter une démarche fondée sur les droits, qui garantisse aux filles et aux garçons, aux femmes et aux hommes, non seulement le même accès aux différents cycles d’enseignement, jusqu’à leur terme, mais aussi les mêmes possibilités de s’épanouir grâce à l’éducation ». 4. Toutefois, certains facteurs empêchent de façon disproportionnée les filles et les femmes de revendiquer et d’exercer leur droit fondamental à l’éducation : difficultés d’accès à l’éducation pour celles qui évoluent dans des milieux défavorisés et marginalisés et dont la situation est encore aggravée par la pauvreté et les crises économiques, stéréotypes sexistes dans les programmes d ’études, les manuels scolaires et les méthodes d’enseignement, violences faites aux femmes et aux filles à l’école et en dehors du milieu scolaire, ou encore contraintes d ’ordre idéologique et structurel qui restreignent les possibilités de s’engager dans des disciplines universitaires et professionnelles à dominance masculine. 5. Le fossé qui existe entre la reconnaissance juridique et la mise en œuvre effective du droit des filles et des femmes à l’éducation exige d’envisager, en prenant appui sur l’article 10 de la Convention, énoncée ci-dessous. Ces recommandations s’inspirent de la jurisprudence issue de la Convention et ont été établis à partir des observations finales du Comité et des recommandations générales existantes, ainsi que d’informations tirées de communications et exposés que les États parties et des interlocuteurs divers et variés, notamment des organisa tions non gouvernementales, des représentants de la société civile et des chercheurs universitaires, ont présentés lors d’une consultation préliminaire d’une demi-journée organisée par le Comité en juillet 2014 4. II. Opposabilité du droit à l’éducation 6. Depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme par l’Assemblée générale en décembre 1948, l’éducation a été considérée comme un droit __________________ 3 4 2/27 Institut de statistique de l’UNESCO. Fiche d’information n° 26 « Alphabétisme des adultes et des jeunes », septembre 2013. Http ://www.uis.unesco.org/Education/Documents/fs 26-2013-literacyen.pdf. Voir www.ohchr.org/EN/HRBodies/CEDAW/Pages/Womensrighttoeducation.aspx. 17-19774

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